ANÂHATA, ERKOS, BUTSUMYÔE, SAPPHO HIKETIS, YO-IN.
festival "Automne de Varsovie" 1994
Presse (Français)
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RZECZPOSPOLITA (Varsovie)
17-18 Septembre 1994
Méditations sur "L’Automne de Varsovie"
Les moines et la bande sonore
J. M.

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GAZETA WYBORCZA (Varsovie)
21 Septembre 1994
37e festival de musique contemporaine "Automne de Varsovie" à mi-chemin.
L'Orient vers la Pologne
Dorota Szwarcman

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ZYCIE WARSZAWY (Varsovie)
26 Septembre 1994
p.13
Soldes d’automne
Ewa Solinska

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TAGES-ANZEIGER
Lundi 26 Septembre 1994
CULTURE
Où se situe donc l'Est aujourd'hui ?
Impression du trente-septième "Automne de Varsovie"
par Thomas Schacher

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PRZEGLAD MUZYCZNY (Varsovie)
30 Octobre 1994
Un Bouddha tout à fait grand
Ewa Klekot

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PRZEGLAD MUZYCZNY (Varsovie)
30 Octobre 1994
Un Automne fin de siècle
Ewa Gajkowska

 

ANÂHATA, ERKOS, BUTSUMYÔE, SAPPHO HIKETIS, YO-IN.
festival "Automne de Varsovie" 1994
Presse (Français)
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RZECZPOSPOLITA (Varsovie)
17-18 Septembre 1994
Méditations sur "L’Automne de Varsovie"
Les moines et la bande sonore

Jean-Claude Eloy est un ancien élève du conservatoire de Paris. Pendant son séjour à l’Université de Berkeley, il rencontre la culture d’Asie qui influence ses œuvres. Aujourd’hui il est considéré comme l’un des compositeurs les plus originaux. Il marie la tradition européenne avec l’art ancien du Japon, la musique électronique avec le chant des moines Bouddhistes. Le dernier vendredi, le public du festival "Automne de Varsovie" a pu entendre l’une de ses œuvres la plus connues: "Anahata" dans sa version de 3 heures, raccourcie et élaborée spécialement pour le festival polonais.
Le compositeur raconte sa fascination pour le Japon : "En 1956 grâce à un disque apporté du Japon par ma sœur, j’ai fait la connaissance de la musique gagaku. Sa beauté m’a fascinée. Mais à cette époque j’étais concentré sur mes études de piano. Si alors quelqu’un m’avait dit qu’un jour, les moines bouddhistes seraient mes plus proches collaborateurs, je ne l’aurais pas cru. Ce n’est qu’en 1982 lorsque j’étais à la recherche des sources de l’inspiration pour la commande du Théâtre National du Japon, que j’ai compris à quel point nos façons de penser étaient proches".

"Anahata" - c’est la musique de la contemplation, d’une longueur extraordinaire. La difficulté qu’elle représente pour un Européen est comparable p.ex. : aux récitations mélodiques du théâtre traditionnel nô. Eloy y marie les chants des moines, les sons des instruments à percussion, l’harmonica et les bandes sonores En raison de la longueur de cette œuvre, Eloy la réserve aux événements musicaux de prestige.
Samedi "l’Automne de Varsovie" vous invite à la seconde soirée, ou plutôt la nuit, avec la musique d’Eloy. Au concert de 20 heures sera présentée une musique pour un rituel imaginaire en 4 actes "Yo-In". La partition de ce mystérieux spectacle de 4 heures s’appuie surtout sur l’énorme assemblage d’une centaine d’instruments à percussion utilisés dans l’Asie ancienne. Avec eux nous verrons le remarquable percussionniste américain venu d’Allemagne, Michael Ranta.

J. M.
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GAZETA WYBORCZA (Varsovie)
21 Septembre 1994
37e festival de musique contemporaine "Automne de Varsovie" à mi-chemin.
L'Orient vers la Pologne

Dès les premiers jours du festival nous pouvons constater que cette année nous avons un bel "Automne". Le public, très nombreux cette année, grâce entre autres aux prix des billets très raisonnables, est du même avis.
L’interprétation est splendide et la musique en majorité intéressante. Pour l’instant deux thèmes sont dominants : l’inspiration de l’Orient et la musique polonaise.

Exotique, l’Orient ?

Dès les premiers sons des ocarinas chinois de "Orchestral Theatre II-Xun" de Tan Dun, le vent de l’exotisme a soufflé sur le festival. […] Différent travail, p.ex. : le Japonais Akira Nishimura […]. Zbigniew Baginski et Wlodzimierz Kotonski traitent les éléments empruntés dans l’Orient comme "une curiosité naturelle”.

La manière de penser de Jean-Claude Eloy est différente. Il essaye d’assimiler tous les éléments ensemble: la façon orientale de vivre le temps et l’esthétique de "la musique concrète" française (la musique de bande provenant de sons dans la nature), la culture d’Orient et celle de l’Occident. Eloy se dit lié aux traditions du Japon, d’Indonésie et de Turquie "de la même manière qu’aux œuvres de Wagner, de Boulez, de Monteverdi ou de Beethoven" et il est contre l’utilisation de l’expression "exotisme". Cette opinion donne la naissance à une musique d’un extraordinaire alliage. Nombreux sont ceux qui traitent le compositeur de charlatan - l’utilisation d’une centaine d’instruments orientaux à percussion et ses remarquables musiciens (p.ex. : le percussionniste Michael Ranta, les moines bouddhistes, la chanteuse Fatima Miranda) attire les foules. Mais pour le contre-argument prenons les parties électroacoustiques enregistrées d'Eloy ou observons ses œuvres: les changements de style de musique s’effectuent exactement au moment où ce dernier commence à nous ennuyer. Ces deux jours avec Eloy étaient vraiment fascinants et le choc a été fort, même si le public non averti sortait parfois de la salle, la soif des passionnés n’étais pas encore étanchée à 2 heures du matin. […]

DOROTA SZWARCMAN
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ZYCIE WARSZAWY (Varsovie)
26 Septembre 1994
p.13
Soldes d’automne

(photo : Koshin Ebihara, moine Japonais, chante "Anâhata" au studio S1)

Le 37ème Festival International de Musique Contemporaine "Automne de Varsovie" […] Comme les années précédentes, durant le Festival, hormis quelques exceptions, le public n’a pu entendre que des œuvres composées au moins il y a deux ans. Parmi elles, les expériences avec la musique d’Orient de Jean-Claude Eloy ou bien l'après-première d'une œuvre énorme d’Augustyn Bloch, du concerto pour violon de Hanna Kulenta et autres œuvres déjà connues hors de Pologne. […]
Il semble que c’est grâce à ce spécifique "programme au caractère conservatoire" que le festival garde la renommée de qualité sur le plan national ainsi que sur le marché international de la musique. Les critères permettant la représentation de l’œuvre au festival sont très sévères. Il est évident que le choix des œuvres déjà applaudies diminue le risque. Cette année le festival n’a pas hésité de présenter des œuvres précédemment très controversées. On peut y citer p.ex. : deux concerts du sus nommé Jean-Claude Eloy, l’artiste auparavant presque maudit par les compositeurs parisiens. […]

EWA SOLINSKA
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TAGES-ANZEIGER
Lundi 26 Septembre 1994
CULTURE
Wo liegt denn heute der Osten ?
Où se situe donc l'Est aujourd'hui ?

Impression du trente-septième "Automne de Varsovie"

Le festival de musique contemporaine "Automne de Varsovie" vient de s'achever dans la capitale polonaise. Après la disparition de la figure paternelle de Witold Lutoslawski, on était curieux de savoir quel cap les organisateurs allaient prendre.

par Thomas Schacher

Les vingt-sept concerts du festival avaient pour thème central la rencontre entre l'Est et l'Ouest. Autrefois, cette devise signifiait avant tout un échange de points de vue artistiques entre compositeurs et interprètes de part et d'autre du Rideau de fer. Depuis l'ouverture des frontières de la Pologne, l'horizon s'est donc élargi. Aujourd'hui, l'Est n'est pas à Varsovie ou à Moscou, mais à Pékin ou à Tokyo.

La présentation de l'œuvre du compositeur français Jean-Claude Eloy était caractéristique de cette nouvelle orientation. Ce dernier critique l'eurocentrisme de nombreux compositeurs d'aujourd'hui et préconise la jonction de la musique occidentale aux autres grandes cultures musicales de la planète. "Erkos" allie avec réussite la tradition japonaise du Satsuma-Biwa et du Shômyô à l'écriture occidentale moderne et aux possibilités d'enrichissement sonore offertes par l'électroacoustique. Mais si "Erkos" a produit l'effet suggestif souhaité, c'est avant tout grâce à la personnalité de la musicienne japonaise Junko Ueda, pour qui cette pièce semblait taillée sur mesure. [...]

THOMAS SCHACHER
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PRZEGLAD MUZYCZNY (Varsovie)
30 Octobre 1994
Un Bouddha tout à fait grand

Dans son commentaire publié dans le programme de "l’Automne de Varsovie" Jean-Claude Eloy déclare son appartenance à "la minorité musicale". Actuellement la civilisation de l’Ouest étudie de près toutes sortes de problèmes de minorité, en commençant par des problèmes nationaux et en terminant par des problèmes sexuels. On peut reconnaître une minorité d’une façon toute simple: une minorité est différente de la majorité. L’égalité de droits d’une minorité ainsi que l'acceptation de tout ce qui est différent, c’est une des clefs d’accès à la réflexion contemporaine sur la condition humaine (ceci est ma vision du monde). Une des formules magiques du post-modernisme dit, que le monde est un ensemble de plusieurs minorités autonomes et égales auxquelles tout le monde peut appartenir à condition de respecter les règles du jeu. Ceci ressemble beaucoup au type de la culture japonaise dont parlait dans ses œuvres, il y a cinquante ans, Ruth Benedict. Aujourd’hui les anthropologues se réfèrent volontairement au Japon contemporain comme un exemple du post-modernisme incarné. Quant à la conception du monde, la fatigue de l’Ouest aux Grandes Idées et la toute petite perfection de l’interprétation japonaise ont apparemment donné l’effet similaire. Quelle est la raison de cette ressemblance? Est-ce que ce sont les mêmes épreuves d’existence qui permettraient non seulement d'accepter la différence mais aussi de la comprendre?

Cette fascination pour les possibilités qui s’ouvrent grâce à la multi-civilisation du monde contemporain est concevable mais, est-elle compréhensive? Bien évidemment je ne soupçonne pas qu’Eloy cherche à atteindre un exotisme pittoresque ou un exotisme purifiant, car le mot "exotique" le fait frémir. Alors est-ce de sa part une opération moderne et consciente qu’il fait subir aux textes musicaux de la culture? Ou bien le compositeur croit-il qu’il existe une réalité extra-textuelle que l’on peut ressentir? Qu’est donc sa création qui se réfère aux traditions si éloignées de celles qu’il a connues? Est-elle l’interprétation du texte ou bien l’interprétation de la réalité?

Le regard que les Européens d’aujourd’hui portent sur l'exotisme, donc sur tout ce qui leur est étranger, trouve souvent son origine dans la perception moderniste stéréotype de l’inconnu. Je pense que ceci était une des raisons pour lesquelles le public sortait en foule pendant l’audition, et après la première et la deuxième partie du concert. Que ce soit un collectionneur ou un touriste, ils sont tous les deux à la recherche perpétuelle de la différence, car elle leur permet de prendre conscience du fait qu’ils peuvent, en recherchant des spécimens ou des souvenirs, dominer une grande partie de la terre. Eloy ne donne ni dans l’un ni dans l’autre. Des bouddhistes chantent des compositions créées par un Européen. Cela empêche de cataloguer ces œuvres comme des exemples de la "musique traditionnelle japonaise" et encore moins en tant que folklore contemplatif pour les touristes qui espèrent vivre de "vraies épreuves".

Dans la création d’Eloy, il n’y a point cette nonchalance d’un vainqueur, tellement présente dans les musées et le tourisme. Ce compositeur est tout à fait conscient de son métier. Il interprète parfaitement bien le texte musical de l’Est Lointain, par un autre texte. Les interprétations s’entassent, car la culture japonaise elle-même s’appuie sur une grande part d'interprétation.

La créativité pour l’Européen c’est créer à partir de rien. Chaque artiste usurpe la puissance des dieux. Un japonais conçoit en utilisant ce qu’il tient dans sa main. Pour son art, il a besoin d’une matière afin de la soumettre à sa volonté de la perfection, dont l’essence se trouve dans sa subordination à l’âme de la matière. Voici le post-modernisme de la culture japonaise. Pour qu’un texte puisse naître, l’existence d’un autre texte est indispensable. Eloy en est conscient. Les sons qu’il emploie font parfois allusion aux cultures dans lesquelles il puise. Quelquefois c’est une citation. Une citation qu’on a déformée, interprétée ou bien changée de contexte, mais qui n’essaie pas de persuader que c’est "la vraie musique bouddhiste". C’est grâce à son authenticité du point de vue du musée, qu’elle devient universelle.

Parmi les textes utilisés par Eloy, l'un d'entre eux est l’histoire d’une vieille femme qui devant chacune des cinq cents statues de Bouddha avait reconnu le visage d’un de ses amants. La musique d’Eloy d’une façon similaire se réfère à notre imagination et à nos expériences culturelles. Plus elles sont riches, plus nous avons vécu de flirts avec une culture étrangère, d’autant plus nous allons reconnaître de visages connus parmi les sons et d’autant plus proche nous deviendra la musique elle-même. Le fait qu’Eloy exige des grandes compétences artistiques de la part de son public l’oblige de se positionner parmi la "minorité musicale".

Les alternatives, les citations et les textes, tout cet ensemble peuvent s’avérer trompeurs. Eloy n’est pas un orthodoxe post-moderniste. Il ne peut pas l’être, car c’est un artiste. Il crée ses œuvres en faisant un recours à "la technologie de production post-moderne". Mais il ne sait pas être sceptique jusqu’au bout. Il croit à la réalité des passions humaines extra-textuelles. Et pire encore, il croit à l’existence de l’Absolu. L’Absolu qui appartient à un ordre autre que celui des sentiments humains et à un monde différent des textes qui le décrivent.

Cette musique n’est ni "un jeu à la culture" intellectuel, ni un récit sur la souffrance de Grecs antiques. Elle essaie de nous renvoyer à l’endroit où, comme pensent les post-modernistes, nous ne sommes pas, et où nous ne serons jamais. Là, où tout dépasse la réalité humaine.

Chez le compositeur français, le son, bien que traité comme un texte post-moderniste, essaie d’atteindre l’absolu. Eloy croit au pouvoir transgressif de la musique. On peut retrouver le caractère d’une telle déclaration dans "Yo-in" - le morceau qui utilise la poéticité de l’art de l’action (ex. les bougies qui forment un idéogramme jiyu – la liberté, le costume du batteur–acteur de ce très long spectacle), et qui malgré la distribution instrumentale extrêmement exotique, est le morceau le plus européen parmi toutes les œuvres représentées. La transgression au sens propre (mais aussi au sens approfondi du terme) ce sont les parties vocales dans Sappho Hikétis et Butsumyoe interprétées par Fatima Miranda. Cette artiste faisait avec sa voix des choses qui dépassaient toute la conception, qui étaient à la limite du supportable. L’excès du plaisir qui a pour but l’irritation des sens peut parfois faire mal. Le concert du samedi soir semblait avoir l’esprit plus européen que celui du vendredi. Il semblait qu’on avait raconté certaines histoires dans l'espoir de changer quelque chose. Tandis que le premier jour nous avons appris que les récits ne peuvent pas changer le cours de l’histoire. Voici le sens du récit:

Même si je suis sûr,
Qu’il ne viendra pas
Au clair de la lune
Lorsque jouent les sauterelles
Je me dresse contre la porte et j’attends.

(Kokinshu)

La musique d'Erkos, violente et modérée en même temps, interprétée par Junko Ueda, a rendu hommage à l’éternelle sainteté, indifférente à la vénération humaine. La force d’expression lyrique de l’artiste japonaise, semblait dépasser cette insensibilité divine. La manière traditionnelle de dépasser la réalité c’est la contemplation. Voici la spécificité d’Anahata où les parties vocales étaient interprétées par deux bouddhistes en compagnie de Junko Ueda. Si le public ne quittait pas la salle, on aurait eu l’impression d’assister à une autre sorte de passage des frontières, entre ce qui existe et ce qui n’existe pas - une transgression du temps. Un suspens extraordinaire à l’intérieur d’une voix humaine étonnamment maîtrisée et obéissante à sa propre force. D’autre part c’est justement le temps qui paraît être la force que le compositeur a du mal à dompter - la taille de certaines œuvres rendent la réception impossible. Personne n’a dit que les contacts avec l’absolu sont faciles, plaisants et agréables. À condition bien évidemment que l’absolu existe et que nous ne soyons pas la victime d’une méchanceté raffinée d’un érudit qui jongle avec des citations musicales. Heureusement ce n’est pas le cas de Jean-Claude Eloy.

EWA KLEKOT

(photo : Kôshin Ebihara, moine Bouddhiste, interprète Anâhata d'Eloy)
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PRZEGLAD MUZYCZNY (Varsovie)
30 Octobre 1994
Un Automne fin de siècle

[…] Nous attendions tous la musique d’Eloy. J’ai même raté "Les nuits électroniques" pour l’entendre en toute lucidité de l’âme et de l’esprit, pour contempler ce phénomène musical. […]
[…] Dans l’œuvre durant 2h30: "Anahata" les chants des moines bouddhistes des sectes japonaises Shingon et Tendai "en collision" avec les cloches sacrées bonsho et la bande, étaient magnifiques. Le temps de l’œuvre ne correspond pas aux possibilités de concentration du public européen. Mon temps de concentration était bouleversé à une heure du matin par une demi-heure de chants d’un duo des moines. Le temps, qui coulait doucement au début, s’y est arrêté.
Le concert suivant, de 5 heures, m’a paru plus intéressant à cause de ses exécutants et de son instrumentarium. La propre méthode de chant de l’Espagnole Fatima Miranda était très intéressante. Sa voix extraordinaire dans les plus hauts registres ressemble à un sifflement, les sons bas comme s’ils sortaient d’un instrument à vent et la vitesse de trémolo était égale à celui des instruments à cordes. La seconde partie du concert impressionnait par le nombre des instruments à percussion venant de Chine, Japon, Corée, Thaïlande, Philippines et Indes. La composition de Yo-In durait plus de trois heures. La richesse, la fraîcheur et l’authenticité de l’interprétation des exécutants des deux concerts étaient surprenantes. […]

EWA GAJKOWSKA

(photo : Le percussionniste Michael Ranta interprète Anâhata de Jean-Claude Eloy)